Arrivé sur notre territoire en 2014, l’insecte a colonisé l’agglomération puisqu’on le retrouve dans 22 communes de l’Eurométropole. Pour limiter sa prolifération, la lutte doit être collective et intransigeante.
Il est tout petit, il fait un léger bruit strident et il pique… Rien d’étonnant aux beaux jours, sauf que contrairement au moustique commun auquel nous sommes habitués, le moustique tigre (aèdes albopictus) est source de nuisances et parfois dangereux. Il pique de manière répétée toute la journée, alors que son cousin commun affectionne l’aube ou le soir. Mais surtout, il est vecteur de maladies (appelées des arboviroses) comme la dengue, le chikungunya ou encore zika.
Le réchauffement climatique joue un rôle d’accélérateur sur la prolifération de cette espèce, élargissant sa période de présence et raccourcissant son cycle de développement.
Dans l’Eurométropole il est présent dans 22 communes contre 17 il y a encore six mois et trois sont en cours d’infestation. L’an dernier, quatre cas de dengue ont été répertoriés dans le Bas-Rhin. L’un d’eux survenu à Strasbourg, a nécessité une opération de démoustication d’envergure. En effet, la désinsectisation n’est autorisée par le plan national de lutte uniquement lors de survenue d’arboviroses.
Des gestes simples mais impératifs
Un moustique tigre vit environ un mois et peut pondre jusqu’à 500 œufs. Les larves n’ont besoin que de quelques millimètres d’eau et d’une semaine pour se développer. Sans eau, pas de moustique ! De mai à octobre, il faut donc empêcher absolument le moustique tigre de pondre dans l’eau. Et pour cela, chacun à un rôle à jouer, avec des gestes simples qui doivent devenir automatiques.
Dans les jardins, sur les balcons, les terrasses et dans tous les espaces extérieurs, il faut soit recouvrir d’une moustiquaire tous les contenants d’eau (même ceux à très faible capacité), soit les vider totalement. Sont concernés les coupelles et les pots de fleurs, mais aussi pieds de parasols, plis de bâches, brouettes, seaux, arrosoirs, caisses, cendriers, poubelles, jouets, gamelles pour animaux, boîtes de conserves, barquettes, objets divers entassés ou déchets…
Il faut aussi entretenir et curer les gouttières de toit, les siphons, les pompes de relevage, les systèmes d’arrosage et les piscines. Et bien couvrir de façon hermétique récupérateurs d’eau, cuves, fûts, bidons…
Pour les récipients qu’il n’est pas possible de vider, ils peuvent être remplis de sable. Et ceux laissés pour désaltérer les oiseaux ou les abeilles en période estivale, ils devront être vidés et frottés (les œufs de moustique s’accrochent aux parois) tous les 4 jours.
L’Eurométropole va poursuivre ses actions de sensibilisation de la population. Elle forme aussi ses agents et va expérimenter de nouvelles formes de traitement anti-larvaire, notamment en ciblant les avaloirs d’eau pluviale dans une zone test de Strasbourg.
Véronique Kolb